Notre toison pubienne n’est pas qu’une simple « moquette » qui servirait à nous tenir chaud l’hiver. Nos poils jouent un rôle important, alors rendons leur un peu hommage avant de les faire disparaître à nouveau.
Les poils limitent la sécheresse vaginale
grâce aux glandes sébacées qui y sont rattachées et qui sécrètent le sébum (une émulsion d'eau et de graisse qui hydrate la peau et la rend plus souple). Donc si on enlève tous les poils, la peau est moins bien lubrifiée.
C’est pour cela que l'épilation intégrale au laser n'est pas une très bonne idée car elle détruit le poil ainsi qu’une grande partie des glandes sébacées et assèche la vulve.
Les poils limitent les irritations car ils protègent la vulve des frottements, des frictions et des échauffements pendant les rapports sexuels, susceptibles d'entraîner des brûlures et des inflammations.
Les poils protègeraient les muqueuses génitales contre les infections.
Quand on s’épile, l'irritation et l’inflammation des follicules pileux peuvent être à l’origine d’une multitude de micro-plaies ouvertes au niveau du pubis, alors même que l'environnement humide et chaud des organes génitaux constitue un milieu de culture parfait pour les bactéries.
Depuis des années, plusieurs études soutiennent que les poils pubiens agissent comme une "barrière naturelle" aux bactéries et que les garder limite les infections sexuellement transmissibles. Mais que les adeptes de l’épilation du maillot se rassurent : des chercheurs américains de l'université de l'Ohio assurent dans un rapport publié dans la revue médicale Plos One que le fait d’éliminer les poils pubiens n’augmente pas le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST)
Les poils jouent un rôle dans l'attirance sexuelle en retenant les phéromones. Ces hormones favorisent ainsi l'excitation entre deux personnes.
La chasse aux poils
Malgré le fait de savoir que nos poils ne sont pas là par hasard et qu’ils ont un rôle important à jouer, notre relation avec eux c’est un peu « je t’aime moi non plus »
En Occident, s’épiler est toujours la norme pour une grande majorité́ de femmes et celles qui refusent de s’y conformer doivent composer avec des regards désapprobateurs et des commentaires désobligeants.
Le contrôle du poil est l’un des symptômes du contrôle social exercé sur la sexualité́ et le corps féminin. Historiquement, la femme a été́ bien plus souvent désirée imberbe, et l’homme, poilu. Depuis le Moyen Âge, le poil est associé au masculin, au pouvoir, à la force. Une forte pilosité́ corporelle et capillaire est un symbole de puissance et de virilité́.
En enlevant nos poils, aujourd’hui également associés – à tort – à un manque d’hygiène, on exerce une forme de contrôle sur notre corps et son animalité.
Pour les femmes, le devoir de beauté́ est constant. Alors les industriels inventent sans cesse de nouveaux produits pour contrer le naturel et au fil des années, les images véhiculées par la mode et la publicité́ ont fini par cristalliser notre perception du corps féminin idéal: mince, ferme et complètement lisse.
Peut-on trouver un point positif à l’épilation du pubis ?
Niveau plaisir ! Beaucoup de femmes s’accordent à dire qu’avec un maillot épilé intégralement, les plaisirs sont décuplés.
Pourquoi ? Parce que sur un pubis (zone érogène) épilé, les sensations sont plus fortes et la sensibilité à son maximum.
Ce qu’il faut retenir dans cette histoire de poils
L’important est de se sentir libre dans notre corps et de se détacher du regard de l’autre. Nous ne devrions plus parler de LA féminité, car celle-ci est rattachée à des diktats, mais DES féminités. Il existe mille et une façons d’être femme, avec ou sans poil. ;-)
Noémie Vega
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